Dr Joël Dehasse – système hormonal

Il y a quelque chose de bizarre dans les hormones (sexuelles) !
On me demande : « pourquoi un chien castré peut voir améliorer son hyperréactivité par un anti-testostérone ? »
Ou pourquoi un chien peut exprimer une hypersexualité avec un taux de testostérone à 0 ?
Dans la même idée : pourquoi une chienne peut être lactante avec un taux de prolactine à 0 ?
Ou pourquoi un chien peut être hypothyroïdien avec une T4 et une T3 normales, mais un cortisol effondré ?
Comprendre l’effet des hormones est infiniment complexe. Je suis en pleine découverte de ces bizarreries. Et je partage avec vous quelques trouvailles.
Je reviens à la question : : « pourquoi un chien castré peut voir améliorer son hyperréactivité par un anti-testostérone ? »
Si les testicules ont été enlevés, peut-il encore produire de la testostérone ? Et si sa testostérone est à 0 dans l’analyse de sang, comment un anti-testostérone peut encore avoir un effet quelconque ?
Eh bien, c’est très simple.
Il y a de nombreux androgènes (hormones masculinisantes) : la testostérone, le DHEA (déhydroépiandrostérone), l’androstènedione, l’androstenediol, la DHT (dihydrotestostérone, ou androstanolone) et son métabolite l’androstanediol glucuronide, et d’autres encore.
Ces androgènes sont produits dans les testicules, mais aussi dans les surrénales, un peu dans le foie, la graisse…
Ces androgènes ont une affinité pour les récepteurs AR (androgen receptor) de la membrane cellulaires et de la membrane du noyau, et ont un effet épigénétique : ils modulent l’expression des gènes, qui vont coder pour des protéines. La plupart de l’action des hormones devrait être attribué aux milliers de protéines synthétisées.
Au niveau comportement, les androgènes sont des accélérateurs de l’excitation, de la proactivité sociale, de la sexualité (et comportements dérivés), et de la réactivité, de l’irritabilité, des changements d’humeur et des crises de colère (rage).
Donc, si on enlève les testicules, on enlève une source de production de testostérone, mais on n’enlève pas tous les androgènes. Mon hypothèse est que le corps, en manque de testostérone, va activer la production d’autres androgènes (et œstrogènes) pour essayer de fonctionner normalement (homéostasie) mais il y arrive difficilement parce que la balance des hormones est faussée. Par exemple, le chien va produire plus de DHT, trois fois plus active que la testostérone, mais toxique, et facilitant les alopécies androgéniques et les hyperplasies de la prostate et les comportements sexuels excessifs : marquage urinaire, chevauchement, agrippement, flehmen sur odeurs d’urine, reniflement du périnée (des humains), vol de chaussettes et lingerie (féminine), érections, masturbation, etc.
Et les médicaments bloqueurs de AR, appelés anti-testostérone, en fait antiandrogène, bloquent l’action épigénétique de tous les androgènes. Et donc ces médicaments antiandrogène réduisent la réactivité quand celle-ci est accélérée par les androgènes. C’est une façon élégante de tester la présence (et l’effet) des androgènes (même quand le dosage de testostérone est à zéro).
Dr Joël Dehasse – le 15 janvier 2022

Il y a quelque chose de bizarre dans les hormones sexuelles (2)
Expérimentation avec l’huile de pépin de courge😉
Suite du post du 15 janvier :
Il n’y a pas de corrélation entre les manifestations sexuelles / sexuées et le taux de testostérone (libre) dans le sang. Il pourrait y avoir une corrélation avec l’ensemble des androgènes, et/ou particulièrement avec la DHT (dihydrotestostérone), mais ce n’a pas été testé.
La DHT est synthétisée dans les tissus, et ne se retrouve pas dans le sang. Seul son métabolite de dégradation, l’androstanediol glucuronide, est dosable dans le sang. Et ce dosage n’est pas fait en médecine vétérinaire (et déjà pas fréquemment en médecine humaine).
La DHT est synthétisée à partir de la testostérone, par une enzyme : la 5-α-réductase.
Les médicaments qui bloquent la 5-α-réductase pourraient permettre une réduction du taux de DHT tissulaire et une augmentation de la testostérone.
La testostérone est une hormone bénéfique tant chez le mâle que la femelle (chiens et humains).
La testostérone (androgène) est transformée en œstradiol (œstrogène) par une enzyme : l’aromatase.
Les mâles, surtout les mâles castrés et/ou vieillissants, peuvent avoir trop d’activité de l’aromatase, et donc produire trop d’œstrogènes, ce qui nuit à leur santé physique et psychologique.
Trop de DHT est toxique dans les deux sexes. Trop d’œstrogène est toxique chez les mâles.
J’expérimente depuis quelques mois une substance naturelle qui réduit la fonction de la 5-α-réductase : l’huile de pépin de courge.
Économique (0,05€/capsule de 500 mg), non toxique, sans effet secondaire connu.
Pour plus d’information, contactez votre vétérinaire phytothérapeute.
J’expérimente à la dose de 1 capsule de 500 mg/10 kg (de chien).
Effets observables en 6 semaines à 3 mois, sur :
l’alopécie androgénique, l’alopécie de la glande caudale, l’hyperplasie de la prostate, les comportements sexuels excessifs : marquage urinaire, chevauchement, agrippement, flehmen sur odeurs d’urine, reniflement du périnée (des humains), vol de chaussettes et lingerie (féminine), érections, masturbation, etc.
Ces signes peuvent être mesurables : repousse du poil, nombre de marques urinaires en promenade, etc. Et ces mesures pourraient être utilisées pour objectiver l’évolution.
Si vous expérimentez l’huile de pépin de courge sur les symptômes décrits ci-dessus, voulez-vous m’envoyer vos observations / résultats après 6 semaines et après 3 mois de test ? à joel.dehasse@skynet.be 😉
Dr Joël Dehasse, le 19 janvier 2022, article à retrouver sur :

 

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