Catégorie : Peur et agressivité

06 Mai 2023

Utiliser le renforcement négatif de manière éthique ?

Dans les lois de l’apprentissage, si il est un des items du cadran de Skinner qu’on ne sait pas bien expliquer et surtout comment utiliser, c’est bien le renforcement négatif.
Pour comprendre ce qu’est le cadran de skinner je vous renvoie à cette vidéo :
 
Donc dans le renforcement négatif, on retire quelque chose pour augmenter la probabilité de survenue du comportement. On donne souvent l’exemple pour l’expliquer, de la tension sur la laisse qu’on va relâcher lorsque le chien se met au pied.
 
A priori on est donc bien au départ dans une action qui met le chien mal à l’aise et que l’on va soulager. Cela n’a pas l’air bien respectueux, on est d’accord.
 
Et pourtant, on va en fait pouvoir utiliser ce phénomène pour pouvoir progresser notamment dans les troubles liés à la peur (réactivité comprise ).
 
Tout est dans le dosage du stimulus déclencheur. Il ne doit pas mettre le chien dans un inconfort tel que le chien dépasse ses limites, puisque ce qu’on va rechercher c’est un comportement calme du chien en présence de ce déclencheur (un inconnu par exemple dans le cas d’une réactivité humains ), qui sera automatiquement suivi d’un retrait, d’un éloignement, de la possibilité de s’en aller = de mettre de la distance avec le stimulus.
 
On est donc bien là dans un renforcement négatif : stimulus malaisant apparaît (humain avance dans le champ de vision du chien )=> comportement calme (observe, ne s’éloigne pas …) => retrait du stimulus (humain s’éloigne du chien) => récompense fonctionnelle du comportement calme du chien = > augmentation du comportement calme => le stimulus apparaît à nouveau avec une possibilité de se rapprocher encore plus et ainsi de suite, jusqu’à pouvoir associer du renforcement positif à la situation = stimulus (humain inconnu ) associé à un comportement calme => renforcement avec une récompense telle que la nourriture .
 
Ce type de travail est utilisé avec les animaux sauvages en captivité, par exemple dans les zoos.
Cela peut être un peu complexe à comprendre lorsqu’on est néophyte, et c’est même par forcément bien compris dans le monde professionnel, mais il est intéressant de bien intégrer les mécanismes en jeu dans ce qu’on entreprend pour rééduquer un chien.
 
Egalement, cela permet de voir qu’on est bien loin du simple « je donne un bout de saucisse toutes les trois secondes  » que certains professionnels qui n’entendent rien aux sciences du comportement veulent laisser croire de l’éducation respectueuse.
 
De plus cela permet de comprendre qu’il n’y a aucune magie mais bien un travail de changement de la perception du cerveau face à un stimulus aversif et donc une émotion négative associée vers un stimulus qui devient associé à quelque chose de positif.
 
source CFCAC 2023, évolution canine.
je vous laisse également aller bien observer et lire cet article qui explique également en partie ce travail, notamment la dernière étape lorsqu’on associe le renforcement négatif au renforcement positif
 
Peut être une image de nycticèbe et texte
 
 
Excellent article rédigé par Cynonyx et à retrouver sur : 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
03 Déc 2022

L’immersion ? Dites non !

Précision : Des particuliers m’écrivent pour me demander si ce que leur éducateur a fait avec leur chien, était de l’immersion. Je dois constater que oui, à chaque fois, le chien a été placé dans une situation qui a augmenté considérablement ses angoisses, jusqu’à ce qu’elles atteignent un niveau où il n’a plus eu d’autre choix que d’abandonner l’idée de se défendre ou de fuir. Je dois aussi constater que ces particuliers ne savent pas faire la différence entre immersion et désensibilisation.
Pour vous aider, il y a une manière très simple. Retenez que la désensibilisation progressive (la thérapie à employer) inclue obligatoirement la distance, le temps et la progression.
Si aucune distance n’est mise entre votre chien et le déclencheur, c’est de l’immersion.
Si les déclencheurs sont multipliés (pas de progression), c’est de l’immersion.
Si l’éducateur vous dit que cela ira vite (pas de temps), c’est de l’immersion.
Les notions indispensables qui doivent être présentes et qui peuvent vous aider à faire la différence sont LA DISTANCE, LE TEMPS et LA PROGRESSION. 

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08 Août 2022

Phobie et contrôle

Histoire de Zoé et de son chien Roosevelt

En ce moment, dans le monde anglophone du comportement canin, on entend beaucoup parler du terme ‘agency’ (agentivité en français). Il fait référence à la faculté de contrôle et la capacité d’agir d’un individu. Je vais vous raconter une partie de l’histoire de Roosevelt pour illustrer ce concept et l’importance que cela peut avoir dans la thérapie des chiens phobiques.

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14 Fév 2022

Pas « ok » chien.

Il n’est « pas ok chien », c’est un peu la version courte de : il « ne s’entend pas avec les chiens ». A l’heure actuelle, c’est une étiquette courante que l’on appose à un grand nombre de chiens, notamment lorsqu’ils sont à l’adoption car effectivement il y a une question à laquelle il est impératif que les associations répondent : puis-je adopter ce chien alors que j’en ai déjà au moins un à la maison ? A cette question, la réponse la plus juste serait sans doute « peut-être » car personne ne peut promettre de l’entente entre deux chiens.

Je me souviens notamment d’un cas, il y a un bon moment maintenant en refuge. Le chien est noté OK chien, d’ailleurs, il partage son box sans aucun souci. Une personne vient pour l’adopter comme « second chien » et donc, elle vient faire une rencontre entre les deux. Son propre chien à, de mémoire, tout à fait l’habitude de côtoyer plein d’autres chiens sans aucun souci. Et au moment où il voit celui-ci, il se met à réagir très violemment et la rencontre est simplement impossible. Ce n’est pas dramatique, il n’y a pas de bobo, c’est une simple anecdote sans grande conséquence en dehors du fait que l’adoption ne s’est pas faite. Ces deux chiens sont pourtant sous l’étiquette « ok chien ». Alors, qu’est-ce qui coince ? (suite…)

14 Fév 2022

Et si on parlait des émotions ?

La peur chez le chien est similaire à celle que nous pouvons ressentir, tout comme les comportements qu’il adopte.
J’ai peur des araignées et ce, depuis toute petite. Si j’en croise une chez moi, je serais bien capable de toutes les réactions possibles et imaginables. Si le lieu est suffisamment grand, alors je peux choisir de fuir si ce n’est pas chez moi. En revanche, si elle se trouve dans ma maison, je risque fort de l’écraser. Et franchement, j’aimerais faire autrement mais mon état émotionnel ne me permettrait pas de la mettre dehors, je suis incapable de l’approcher autrement que pour être sûre qu’elle ne bougera plus après. Si je suis à l’extérieur, alors tout va bien : je laisse les araignées tranquilles, même aux abords de ma maison. Elles sont chez elle et je sais qu’elles ne m’approcheront pas, je peux donc me contrôler malgré ma peur, voire même passer un peu de temps à les observer si on ne m’en colle pas une sous le nez.

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01 Fév 2022

La réactivité chez le chien: que faire, causes et conséquences

On traite souvent un chien de «réactif». C’est bien beau, mais c’est quoi, la réactivité, exactement? Souvent, en voulant aider notre Pitou réactif, on empire son problème. Vous saurez tout dans cet article et quoi faire pour aider votre chien réactif !

Qu’est-ce que la réactivité chez le chien?

Est-ce que cette situation vous parle? Vous promenez votre chien et dès que celui-ci voit un autre chien, il devient fou? Il tire sur la laisse, jappe de façon incontrôlable, et rien ne peut le calmer jusqu’à ce que l’autre chien disparaisse complètement de sa vue? Et encore… il semble même «crinqué» pour la journée et continue à réagir à la moindre stimulation.

On vous a sûrement dit que votre chien est réactif. Oui, mais… qu’est-ce que ça veut dire, au juste?

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02 Juin 2021

Rassurer un chien ne renforce pas sa peur

Imaginez une situation difficile, dans laquelle vous avez peur. Qu’est-ce qui vous aiderait? La présence d’un proche, d’une personne de confiance? Des mots rassurants? Une main qui tient la vôtre?
Nous trouvons généralement que c’est rassurant d’être avec quelqu’un quand il y a un orage ou quand il faut traverser un couloir souterrain le soir. Imaginez des situations dans lesquelles vous pourriez avoir peur et demandez-vous si vous préférez y faire face seul ou avec un proche.

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