Apprentissages / renforcateurs

Pour poursuivre sur la question des apprentissages : on a bien compris que si notre poilu fait quelque chose qui a une conséquence agréable, il aura envie de recommencer, mais que s’il fait quelque chose qui a une conséquence désagréable, il évitera de le refaire. C’est un phénomène qui fait appel à la motivation du chien, et qu’on utilise maintenant couramment dans son éducation.

Mais ses apprentissages sont loin d’être toujours le fait de l’Homme . Il faut prendre en compte le fait que
• Le chien en acquiert, en nombre, sans notre intervention.
• La question de l’intérêt de notre éventuelle intervention mérite d’être mûrement réfléchie.
L’humain ne peut pas négliger les facteurs qui impactent les apprentissages : ils sont les fruits de l’individualité du sujet (et de sa sensibilité propre), de son héritage génétique, de son environnement, de ses expériences, de son état émotionnel du moment. Dans sa vie quotidienne, et en dehors de notre influence (et parfois à cause de nos réactions impropres) notre chien aura de multiples occasions d’ajuster et de perfectionner de lui-même ses comportements.
• Tout comportement qui satisfait un besoin naturel s’auto-récompense (la satisfaction intervient sans intervention extérieure). Un comportement propre à l’espèce ou à la lignée qui aura l’occasion de s’exprimer naturellement sera gratifiant en soi : le fait d’aboyer, de creuser, de déchiqueter, de poursuivre, par exemple, pourront satisfaire les instincts du chien, et auront donc tendance à s’autorenforcer. A l’inverse, toute tentative de notre part d’éteindre un comportement naturel aboutira à une frustration qui s’exprimera par l’émergence d’un comportement de substitution, pas toujours désirable (destruction, aboiements,…) ou, au pire, une pathologie (léchage compulsif, apparition de tocs, par exemple). Il sera judicieux de « créer » un nouveau comportement, plus acceptable, et qui puisse, lui aussi, satisfaire le besoin naturel.
• S’auto-récompensera également toute action qui apportera une satisfaction immédiate : le « vol » de nourriture, par exemple.
• La contagion émotionnelle et / ou sociale joue un grand rôle : le chien apprend par « imitation » des congénères. Il peut en intégrer de « bons » comportements (d’un point de vue d’humain) ou à l’inverse il peut, à son exemple et parce qu’il perçoit ses émotions négatives, devenir comme lui craintif, ou aboyeur compulsif, ou réactif, ou… C’est pourquoi il faut être très prudent avec le conseil parfois donné d’adopter un deuxième chien pour apprendre à celui qui est déjà au foyer à abandonner ses « mauvais » comportements.
• Il faut compter avec l’état émotionnel du moment (excitation, stress,…), sans intervention d’un stimulus particulier, qui impacte évidemment la réceptivité du sujet.
• Il faut compter aussi avec la présence éventuelle d’un élément de l’environnement ou un stimulus imprévu qui peut provoquer une émotion brutale. Un bruit violent, les trépidations d’un véhicule qui se répercutent sur le sol, des cris,… pourront être associée fortuitement au comportement ou à la situation. C’est ainsi, par exemple, qu’on peut avoir soudainement un chien qui montre une peur inattendue d’un objet, ou qui refuse d’accéder à un lieu, ou qui se méfie d’une personne en particulier parce qu’il a, devant cet objet, cette personne ou à cet endroit, ressenti une forte peur due à un élément totalement étranger à la situation, et qu’il a associé les deux.
• Le gardien lui-même peut provoquer, sans l’avoir désiré ni prévu, une émotion négative qui nuira à l’apprentissage (par exemple, disputer, parce qu’il a trop tardé, un chien qui revient vers son humain peut interférer dans l’apprentissage du rappel : le chien hésitera encore davantage à revenir).
Afin d’éviter de mettre notre chien en échec,
• repérons ce qui pourrait engendrer un apprentissage indésirable dans l’environnement, et aménageons autant que possible ce dernier pour donner au chien les meilleures chances de réussite : un comportement qui n’aura pas l’occasion d’apparaître ne se renforcera pas
• recherchons la source et les raisons d’un comportement avant de chercher à l’éteindre ou à le modifier :
 un comportement naturel devra trouver son expression : à nous de proposer un substitut respectant les besoins du chien et acceptable dans notre monde d’humains.
 de la même façon que supprimer un symptôme ne guérit pas une maladie, qui resurgirait sous une autre forme, nous travaillerons sur la cause du comportement, et non sur sa matérialisation dans les faits, sous peine de voir apparaître sous peu un comportement de substitution possiblement tout aussi indésirable.
Si le renforcement positif est un atout dans la construction des apprentissages voulus par l’humain, parce qu’il garantit la motivation du chien, il est à utiliser avec discernement. N’oublions pas, en effet, qu’aussi positif qu’il soit, il reste un conditionnement. Si on est tout à fait honnête, dire « J’apprends à mon chien à faire les bons choix », c’est en fait dire « Je l’amène à choisir à coup sûr le comportement que j’ai prévu pour lui, parce que je l’ai associé à quelque chose d’agréable ». Aucun choix, ni initiative, ni libre arbitre là-dedans, en fait : on reste dans le contrôle, sans le dire vraiment…
Certains « apprentissages » restent indispensables, pour la sécurité de tous et parce que notre chien devra respecter un certain nombre de règles incontournables dans notre société, c’est vrai.
Mais réfléchissons à ce que nous entendons par « éduquer » notre chien : si c’est l’amener à être capable de s’adapter pour vivre en harmonie dans un environnement qui ne lui est pas naturel, et où on sait que certains de ses besoins ne pourront pas être comblés, alors donnons-nous pour objectif de faire de notre chien un individu autonome et équilibré. N’hésitons pas à encourager ses initiatives, à le motiver à chercher ses solutions ; incitons-le à mettre en œuvre et à développer ses compétences cognitives pour réfléchir, apprendre par lui-même, et opérer de véritables choix : il peut en avoir de nombreuses occasions au quotidien.
Peut être une image de chien et texte qui dit ’Les conditionnements imposés par I'Homme sont loin d'être les seules sources d'apprentissage pour le chien. Par exemple: Apprentissages premiers au sein de la famille-chiens Apprentissages par imitation ou mimétisme auprès de congénères Apprentissages sociaux induits par l'environnement quotidien Apprentissages par habituation dans le quotidien Apprentissages par l'expérience positive Apprentissages conditionnés par P'humain’
Rédigé par Sylvie Parlons Chien à retrouvé sur :  https://www.facebook.com/profile.php?id=100070588812662

 

dogspirit
Dogspirit Education Canine Comportementaliste 06.23.62.50.40 Montpellier et environs Tatjana Cerabona - Educateur canin, spécialiste de la relation Homme-Chien

Write a Comment