Médor appréhende les rencontres

C’est vrai, Médor est vraiment craquant ! Et les chiots attirent les regards. Alors Elise et Alain voient souvent, dans la rue, des étrangers se fixer sur lui, se précipiter vers eux et se baisser pour le toucher et le caresser, parfois même pour le prendre dans leurs bras. Ils ne se demandent pas, au minimum, si Médor en a envie, et s’il est d’accord. Les gens ont tendance à penser que le « meilleur ami de l’homme », est supposé aimer tout le monde et apprécier les contacts physiques et les caresses, y compris d’inconnus. C’est oublier que chaque chien est un individu unique, différent, et que tous, loin de là, n’ont pas ce tempérament accueillant et patient.

Ils n’y ont pas été autorisés, encore moins invités, et n’ont pas conscience qu’ils prennent le risque de se retrouver face à une vive réaction.
Or, depuis quelques temps, le couple se rend compte que Médor est moins enthousiaste quand c’est le moment de sortir, et qu’il se fige en se baissant près du sol quand des étrangers arrivent face à eux. En réfléchissant, ils font le lien avec ces rencontres intempestives et forcées. Ils regrettent de ne pas s’être interposés. Car pourquoi, par le simple fait qu’il est un chiot et qu’il est mignon, Médor devrait-il accepter d’être abordé brusquement et tripoté par des inconnus ? Je ne sais pas vous, mais Elise, elle, n’apprécie pas particulièrement qu’un passant qu’elle ne connait ni d’Eve ni d’Adam lui saute au cou et lui tape une bise en lui caressant les cheveux ! Pourquoi en serait-il autrement de son chien ?
Elise et Alain se rendent bien compte, en observant la posture de Médor, qu’il est en train de leur exprimer son malaise, et qu’il demande leur aide. Ils sont conscients que, s’ils ne réagissent pas à ce message et qu’ils continuent à laisser les gens tripoter leur chiot, il va en déduire qu’il ne peut compter que sur lui-même. Utilisant sa communication canine, il va peut-être finir par dire « Non !» plus clairement, en grognant, en claquant des mâchoires, ou pire, à force d’être incompris, par une morsure.
Ils ont bien vu aussi que, loin de l’habituer au contact social avec l’espèce humaine, comme ils l’espéraient, ils sont en train de développer chez Médor une sensibilisation. A terme, si leur chiot est émotionnellement fragile et qu’ils ne mettent pas un point final à cette situation qu’il craint visiblement, elle risquerait de déboucher sur un stress aigu le rendant, au bout du compte, réactif aux humains.
S’ils veulent que leur chiot reprenne goût à l’extérieur et cesse de redouter les rencontres, ils vont maintenant les anticiper. Quand ils verront des passants au loin, ils les éviteront par un large arc de cercle. Si le croisement est inévitable, l’un des deux adultes se mettra entre Médor et les étrangers et les empêchera, avec diplomatie, de l’approcher.
Parallèlement, si vraiment ils observent qu’il développe une crainte des inconnus, même chez eux, ils favoriseront d’autres rencontres, au calme, d’abord à la maison où il se sent en sécurité, avec des humains zen et respectueux. Assis, calmes et silencieux, ils ne solliciteront pas le chiot, mais le laisseront s’approcher à son rythme, et l’accueilleront sans le caresser, en le laissant s’informer par l’olfaction. Ils pourront éventuellement lui distribuer des friandises, en les laissant tomber près d’eux, puis en lui donnant la possibilité de venir les chercher dans leur main, qu’ils ne tendront pas vers lui. A lui d’exprimer alors son éventuel désir d’une interaction plus proche.
Il pourra ainsi progressivement associer cette espèce de géants au sein de laquelle il vit dorénavant avec un moment, somme toute, plutôt agréable.
Article rédigé par Sylvie Parlons Chien et à retrouver sur :  https://www.facebook.com/profile.php?id=100070588812662

 

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