Aborder les premiers apprentissages

En adoptant notre chiot, nous ne commençons pas ses apprentissages. Ils ont débuté dès avant sa naissance : quand l’éleveur caressait le ventre de la mère, il habituait les petits au contact tactile ; quand il la nourrissait, il les accoutumait au goût des croquettes qu’elle mangeait ; et parallèlement, ils se familiarisaient avec les bruits de l’environnement.

Ensuite, dès ses premières semaines de vie, sa mère et sa fratrie ont commencé à lui apprendre les codes canins essentiels, les comportements de base, la gestion de la pression de la mâchoire, les principes de la vie sociale. L’éleveur l’a préparé à accepter sereinement la nouveauté.

A 2 mois quand le chiot a été légalement autorisé à rejoindre notre famille d’humains. il a quitté un groupe sécuritaire, protégé par une mère qui réagissait au moindre signe de détresse. Il se retrouve brutalement en territoire inconnu, entouré de géants d’une autre espèce dont il ne connaît ni la langue, ni les habitudes. Il va devoir s’insérer dans ce nouveau groupe et s’adapter à un environnement très codifié, dans lequel il n’aura que nous comme repère.

La priorité est alors de créer, en toute confiance, l’attachement qui lui est vital. Il va falloir lui faire comprendre que sa survie est assurée et qu’il est, là aussi, en sécurité.
Pour y parvenir, on s’assure déjà que les interactions avec les membres de la famille sont toujours positives.
• Cela suppose, dès l’abord, de bien observer le chiot pour comprendre ce qui lui est réellement agréable : chaque individu a sa personnalité, sa sensibilité, son seuil de tolérance. Aime-t-il les caresses ? le jeu ? les paroles douces et apaisantes ? s’isoler dans le coin qu’il affectionne plus particulièrement ? rester à côté de nous sans être touché ? … Pour qu’il se sente au mieux, nous nous adapterons à ses préférences.
• Cela suppose aussi de lui laisser le choix de ses interactions sociales, sans lui imposer de pression ; ce sera son premier pas vers l’autonomie. Un chiot perpétuellement sollicité pourrait avoir tendance, par la suite, à davantage dépendre des demandes des humains que de sa propre initiative. Un chiot plus autonome tolèrera plus facilement la solitude.

Parallèlement, pour que la vie ensemble soit harmonieuse, on pose aussitôt les bases de la cohabitation : on fait en sorte que le chiot n’ait pas le temps de tester ni de renforcer des habitudes considérées comme indésirables dans son nouveau foyer. Il n’est pas à proprement parler question d’ « apprentissage », mais plutôt d’ « habitudes à prendre ». Plus tôt il est au clair sur comment se comporter pour que tout se passe sans heurts, dans le respect de ses besoins, plus vite il se sent en confiance et serein, plus il est réceptif aux découvertes et aux apprentissages.

Le cadre donné va être cohérent : tous les membres de la famille se plieront aux mêmes règles : ce qui est accepté le sera par tous, et personne ne devra inciter le chiot, aussi mignon soit-il, à faire quelque chose qui n’est pas toléré. Tous doivent avoir la même attitude, de sorte que les choses soient claires et justes. Si ses humains sont exemplaires, le chiot s’adaptera facilement et se développera harmonieusement.

On va pouvoir profiter du fait qu’à 2 mois, il est au maximum de ses capacités cérébrales. On pourra quasiment tout lui apprendre en renforcement positif. En effet, cette méthode correspond exactement au fonctionnement de son cerveau : naturellement, le chien répète ce qui lui a apporté une satisfaction ou un bien-être. On va donc associer chaque réaction ou comportement souhaitable à une satisfaction ou à du bien-être. Aucun risque d’effet secondaire, ni dans l’immédiat, ni à long terme, puisqu’il s’agira toujours d’apporter du positif et de ne forger que des souvenirs agréables.
C’est ainsi qu’on arrivera, avec cette méthode, à fixer un comportement (le rappel, par exemple), à modifier une émotion (rendre au minimum tolérable, au mieux agréable une chose qui provoque à priori l’inquiétude ou la peur, par exemple), à créer une association (rencontrer des humains, croiser des congénères, c’est chouette parce que ça apporte un truc plaisant).
Il n’y a plus qu’à s’y mettre…

Rédigé par Sylvie Parlons Chien, à retrouver sur :  https://www.facebook.com/profile.php?id=100070588812662

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