Sortie en laisse : déconditionner les rituels

Ah, ils sont de bon conseil, ces éducateurs-comportementalistes… Elise et Alain commencent à mettre en œuvre la marche en laisse avec Médor. La théorie est facile à assimiler, pas de souci. Mais il reste à se confronter à la réalité du quotidien… Et c’est là que ça se complique…

Médor commence à faire des bonds de marsupilami dès que le couple s’approche du tiroir où est rangé son matériel de promenade : il a intégré le rituel « tiroir = matériel = balade », et il est déjà dans tous ses états, tourne en rond, saute à la porte et, dès qu’elle est ouverte, se précipite en bout de laisse vers le portail du terrain. Elise et Alain avaient pourtant bien compris qu’ils devaient faire en sorte que leur chiot parte dans un état d’esprit calme, pour être capable d’absorber le stress inévitable généré par toutes les informations reçues à l’extérieur. Ils sont bien conscients que, si l’émotion est déjà si forte avant la sortie, il sera dans l’incapacité de la maîtriser une fois dehors. Mais le fait est là, ce soir encore, Médor est à bloc et la porte n’est même pas encore ouverte…
Dans un cas comme celui-ci, ils vont devoir déconditionner ce qui déclenche son excitation. Pour Médor, c’est l’ouverture du tiroir, pour d’autres, ça serait le fait que l’humain décroche le harnais et la laisse du crochet où ils sont pendus, ou qu’il passe les chaussures de rando qu’il utilise pour les promenades, ou le blouson imperméable destiné à cet usage, ou qu’il ouvre la porte, ou…
Pour déconditionner l’apparition du déclencheur, quel qu’il soit, la méthode sera toujours la même : Elise et / ou Alain va manipuler l’objet concerné, de façon récurrente, sans l’associer au fait de sortir, tout en incitant le chien au calme.
Ils vont ouvrir et fermer plusieurs fois par jour le tiroir pour y manipuler les objets qui s’y trouvent. Ils vont y prendre, y ranger tout autre chose que le matériel de Médor et le refermer. Ils n’oublieront pas de renforcer le calme du chiot chaque fois qu’il restera tranquille au bruit ou à la vue de l’ouverture du tiroir. Cette manipulation doit devenir un non-événement : il ne se passe rien d’intéressant.
Si le déclencheur était l’apparition du matériel, le couple prendrait en main le harnais et / ou la laisse de Médor pour le changer de place, puis le reprendre en main, et finalement le ranger à nouveau. Ils reprendraient aussi quelques exercices de base : passer le harnais à Médor, puis lui offrir une activité calme et agréable dans la maison (léchage, réflexion, mastication), sans que cela ait aucun rapport avec une quelconque balade. Ils continueraient à vaquer à leurs occupations, puis iraient lui enlever le harnais, le reposer n’importe où, puis le reprendre et le ranger. Ils réassocieraient l’apparition et l’utilisation du matériel à un moment agréable, mais qui ne soit pas lié obligatoirement à l’émotion de la sortie.
Si l’excitation de Médor était provoquée par l’ouverture de la porte, c’est cette ouverture qu’ils devraient déconditionner. Il faudrait renforcer fortement le calme de Médor quand un membre de la famille se contente de poser la main sur la poignée de la porte. Puis ils compliqueraient les choses en entrouvrant la porte et en la refermant aussitôt : ils modifieraient l’association « porte = youhou !!! = balade » par une association « porte = ne pas se précipiter / rester calme = plaisir ».
C’est en pratiquant de la sorte qu’Elise et Alain vont obtenir que Médor n’associe plus systématiquement l’ouverture du tiroir à une sortie hygiénique ou à une balade, ce qui évitera qu’il monte en pression dès qu’on le touchera.
Rédigé par Sylvie Parlons Chien à retrouver sur :  https://www.facebook.com/profile.php?id=100070588812662

 

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Dogspirit Education Canine Comportementaliste 06.23.62.50.40 Montpellier et environs Tatjana Cerabona - Educateur canin, spécialiste de la relation Homme-Chien

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