Le mythe de l’animal qui teste les limites.

Il y a une idée assez répandue qui est qu’au débu…

Il y a une idée assez répandue qui est qu’au début on doit imposer un cadre limitant le nombre des possibles et que l’animal à qui l’on impose ce cadre va tenter de trouver cette limite. Il va donc tester et à chaque nouvelle personne lui faisant face, il va recommencer.

Chaque tentative est donc prise plus ou moins pour un affront à notre si terrible autorité… avec les conséquences qui en découlent, car s’il y a une chose que personne ne semble apprécier, c’est d’être défié dans son autorité qu’il estime légitime. Seulement on peut aussi voir les choses différemment.

Chaque comportement a une motivation de départ que ce soit manger (pour faire disparaître la sensation de faim) ou gratter à la porte (pour sortir par exemple). Chaque comportement peut même avoir tout un tas de motivations et parfois même de motivations contradictoires. Par exemple, un animal hésitant à s’approcher peut être tiraillé entre l’envie de fuir (le danger potentiel que nous sommes) et de s’approcher pour nous sentir (pour nous identifier) voire même l’envie de venir chercher ce qu’on lui tend (miam).

Ainsi quand on décide monter sur un cheval, en équitation française, on doit souvent commencer par le recadrer. Un peu comme si le cadre avait besoin d’être re-testé par le cheval, peut-être à cause d’une certaine flexibilité due aux différences de règles d’une personne à l’autre ou peut-être parce que l’animal aurait toujours les motivations nécessaires pour chercher à dépasser ce cadre…

Prenons un exemple humain, puisqu’il est parfois difficile de faire preuve d’empathie et de compréhension sans ce type d’exemple : la terre exerce une gravité sur chacun d’entre nous. Donc, si on saute en l’air, on retombe. Quand on est enfant, nous sautons tous le plus haut possible, puis le cadre posé (non, nous ne nous envolons pas comme des super-héros ou en tout cas, pas moi), nous ne testons plus. Ou plutôt plus de la même manière, certains sportifs se font des joies de battre des records, mais ils ne le font pas pour briser la loi de la gravité. Elle est ce qu’elle est. Donc, nous ne passons pas notre temps à essayer de vérifier si « ici » elle vaut autant que « là-bas ». Sauf dans un cas… Si je veux une pomme un peu trop haute au-dessus de ma tête, je vais peut-être avoir assez de motivation pour sauter de toutes mes forces et pester contre cette maudite gravité. Et en fait, les sportifs sont dans le même cas, non pas qu’ils veulent une pomme (enfin ça ne doit pas arriver souvent), mais ils ont de fortes motivations pour exercer leur sport. En conclusion, pour que l’on décide de s’heurter au cadre, il faut une bonne motivation.

Transposons simplement cela au cheval ou au chien ou à n’importe quelle autre espèce, à chaque fois qu’ils « testent les limites », c’est que le « cadre » les comprime un peu trop par rapport à leurs motivations. Alors se cogner plus ou moins douloureusement au cadre est une prise de risque que l’on accepte d’encourir.

Nous pouvons alors en venir aux conditions d’apprentissage et à ce que l’on attend de l’animal. S’il passe son temps à chercher une faille, c’est qu’il y a un problème. Si a chaque fois qu’une nouvelle personne se présente, il tente de trouver la faille, qu’il est à l’affût, c’est qu’il y a un problème. Peut-être faudrait-il alors revoir comment on leur apprend certaines choses et ce qui les motive à vouloir faire différemment. Changer un peu de point de vue pour trouver un compromis respectant le bien-être animal me parait important.

Mais surtout, il faudrait arrêter de penser que c’est l’animal qui s’attaque à un cadre qui semble légitime et donc commet une espèce d’outrage. Car ce cadre peut être une prison, beaucoup trop étroite pour ne pas tenter de la franchir de façon tout à fait légitime et normale. Si le cadre est assez grand pour s’épanouir, personne ne va se cogner dedans. Alors c’est à chacun d’entre nous de gérer ce cadre pour permettre à l’animal de s’y sentir bien, car c’est nous qui avons la charge de leur bonheur.

Alors la prochaine fois que vous avez la sensation que la bestiole teste la limite, demandez-vous pourquoi et surtout ne croyez pas que c’est pour le plaisir de la confrontation.

Merci pour eux !

Rédigé par Céline de Hund Béta

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