Les durées idéales de promenade pour les jeunes chiens ?

Merci à Céline de Hund beta pour cet article très juste

Aujourd’hui, mettons les pieds dans le plat. Les promenades sont une super activité néanmoins, vous pourrez facilement trouver des tableaux présentant des durées maximum notamment en fonction de l’âge du chien. Si ces tableaux existent c’est parce qu’il y a des contre-indications. Se promener n’est pas sans incidence. Cela a plein d’aspects positifs, mais également des aspects tout à fait négatifs, dangereux voir contre-productifs.

Commençons par définir ce qu’est une promenade. C’est un moment où l’on sort avec son chien. C’est une activité de marche que l’on peut agrémenter de jeux, de courses, de rencontres avec des congénères, etc. En fonction des lieux, du type de sol, des activités proposées une balade peut demander plus ou moins de condition physique. La durée est également une donnée très importante gardons simplement en tête que prendre la durée sans prendre en compte le reste, ça n’a pas de sens.

Imaginez courir pendant une minute, le long d’une dune qui s’effondre sous vos pieds. Elle est particulièrement raide, vous trébuchez, vous galérez, … Maintenant imaginez marcher le long de la plage, sur du sable assez dur car humide, durant dix minutes. Qu’est-ce qui est le plus facile ? Qu’est-ce qui demande la meilleure condition physique ?

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Plus qu’une durée absolue à apprendre il faudrait donc connaître les points de difficultés qui vont rendre l’activité de la promenade plus dangereuse. Cela demande déjà d’accepter cette simple idée : toute activité physique peut être dangereuse en fonction de l’individu qui la pratique.

La promenade demande au minimum de pouvoir marcher sur un sol plat et relativement dur. Cette demande minimale a déjà des impacts sur les coussinets, sur les muscles, sur les articulations. Pour un chien bien portant, il va falloir partir sur de longues durées pour que cet impact soit problématique. Mais pour un chiot en pleine croissance, ce n’est pas le cas. Pour un chien ayant un problème de santé particulier, ça peut ne pas être le cas non plus.

Dès que le sol est trop dur ou trop mou, cela ajoute un facteur de difficulté. Dès qu’il est en pente ou qu’il présente des obstacles, cela se complique encore. Dès qu’il demande de grimper (par exemple le long d’un escalier) ou qu’il demande de sauter (par exemple au-dessus d’un ravin ou d’une branche), cela a d’autant plus d’incidence sur le corps.

Néanmoins, les chiots font tout un tas de choses à l’intérieur ou dans le jardin. En dehors des promenades ils ont une activité physique et nous n’allons pas les mettre sous cloche. Il faut également qu’ils se musclent après tout. Cette réflexion est tout à fait valable et elle permet d’aborder un point important à mes yeux : le rythme. Le rythme d’une balade peut être dictée par l’humain qui avance rapidement, joyeusement, qui court, qui sautille, qui encourage parfois … Dans ce cas-là, le jeune chien ne marche absolument pas à son rythme, il ne se ménage pas les pauses qu’il aurait pu prendre. Le plus judicieux à mon sens est d’essayer de suivre le rythme du chiot qui devrait assez naturellement entrecouper des phases de marche active avec des phases d’exploration pour découvrir son univers. S’il ne le fait pas de lui-même, nous pouvons l’y encourager. La découverte de son corps et de l’environnement est capitale à son âge.

L’une des grandes erreurs à ne pas faire est de croire que le chiot saura montrer qu’il est fatigué et qu’il saura se ménager des pauses en dépit de tout. Sauf que c’est faux. Déjà, un chiot peut être très facilement motivé par quelques encouragements. Il peut se déconcentrer très facilement et sa curiosité naturelle peut le pousser à dépasser ses limites. Enfin tous les chiens, même adulte, ne font pas forcément très attention à leurs propres limites. Certains chiens seront à surveiller tout au long de leur vie afin de ne pas rentrer de randonnées avec des coussinets abîmés par l’effort sans que le chien n’ait songé à s’accorder une seconde de pause, parfois même alors que les humains -eux- ce sont arrêtés. Par sécurité, il est plus sage d’envisager que vous ne verrez pas le moment où cela devient « trop » pour votre chiot. Peut-être qu’à force de le côtoyer et alors qu’il grandira, il apprendra à se ménager et vous apprendrez à voir les signes montrant sa fatigue, mais ce n’est même pas certain.

D’ailleurs, nous parlons des chiots depuis tout à l’heure mais à partir de quel âge pouvons-nous considérer que le chien n’est plus un chiot, mais un adulte en pleine possession de ses moyens physiques ? Et bien il n’y a pas un âge clairement défini. Tout dépend de la croissance de votre propre chien qui en tant qu’individu va grandir à son propre rythme puis s’épaissir et gagner en musculature toujours à son propre rythme. Tout ce que l’on peut faire c’est de se baser sur des chiffres généralistes disant que la croissance cesse entre 1 an et 2 ans en fonction du gabarit du chien ou, de manière plus censée, observer réellement son chien et s’adapter à lui. Ainsi vous pourrez voir que finir de prendre des centimètres au garrot, ça ne veut pas dire réellement « finir de grandir » car le chien va encore prendre du muscle et s’épaissir.

Mais alors comment promener son chiot ou son jeune chien n’ayant pas terminé sa croissance ? Sur quelle distance ? Sur quelle durée ? Sur quel type de terrain ? J’aurais tendance à dire : vous pouvez promener votre chiot où vous voulez et sur la durée que vous voulez.

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Si un tableau vous dit « quinze minutes de promenade » vous pouvez faire quelques minutes de promenade tranquille, en suivant le rythme de votre chiot, puis vous asseoir sur un banc et récompenser son calme … Ainsi vous pouvez grappiller quelques minutes supplémentaires autour d’un exercice potentiellement très intéressant (celui-ci ou un autre d’ailleurs). Si vous le pouvez physiquement, n’hésitez pas à le porter pendant un petit moment puis le reposer à terre sur une surface de découverte où il pourrait explorer tranquillement. Puis vous pouvez sans doute vous permettre de le laisser marcher à nouveau quelques minutes avant de rentrer. Votre promenade totale aura peut-être durée une demi-heure, mais sur cette demi-heure la majorité du temps aura été consacrée à la découverte de l’environnement ce qui demande finalement assez peu de mobilité. La partie de marche active, elle, aura été vraiment réduite et comme vous aurez pris garde à suivre réellement le rythme du chiot en ralentissant aussi souvent que nécessaire pour ne pas lui donner envie de courir, cette promenade aura eu assez peu d’incidences physiques. Porter pour éviter les sauts ou les escaliers, ralentir, permettre l’exploration, porter en cas de doutes sur la durée, ces quelques conseils peuvent être suffisant pour économiser votre chiot ou votre jeune chien.

Enfin n’oublions pas de respecter les temps de sommeil nécessaire. Alors même si vous portez beaucoup votre chiot pour pouvoir l’emmener en randonnée longue, essayez de respecter au mieux les besoins de repos de votre chiot.

Rédigé par Céline de Hund beta
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Dogspirit Education Canine Comportementaliste 06.23.62.50.40 Montpellier et environs Tatjana Cerabona - Educateur canin, spécialiste de la relation Homme-Chien

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