Il faut que … rien du tout .

Les critères selon lesquels un chien est éduqué ou non sont subjectifs, fiez-vous à votre intuition.
Dans une société où le regard d’autrui est omniprésent, nous avons, en tant qu’humains, une forte propension à nous focaliser sur ce dernier. C’est là quelque chose de naturel qui est plus ou moins ancré en fonction de la personnalité de chacun. Le seul souci est quand le regard des autres nous pousse à adopter des principes qui ne nous correspondent pas. Vous voyez où je veux en venir ?

C’est quand le voisin nous dit « votre chien ne sait pas s’asseoir ? Il n’est pas éduqué ? » C’est quand le tonton de tel ami dit que si un chien n’est pas promené en liberté, alors il n’est pas heureux. C’est quand ce passant dans la rue regarde de travers votre chien qui vient de lui aboyer dessus. Et c’est là où des tas de questions arrivent : est-ce que je devrais apprendre à mon chien à s’asseoir ? Est-ce que je devrais lâcher mon chien même si je ne suis pas à l’aise avec le fait de le savoir en liberté ? Est-ce que je devrais finalement travailler sur les aboiements sur des gens alors que mon chien voit une personne tous les quatre mois ?
CE QUE NOUS DIT LE REGARD D’AUTRUI
Si on se focalise sur ce que les autres disent ou même pensent de notre chien, nous avons toutes les chances du monde de nous retrouver à faire faire des choses que nous trouvons inutiles à nos chiens. Et pourtant, nous allons tout de même le faire parce que nous voulons que notre chien soit éduqué aux yeux des autres et donc qu’il soit parfaitement inclus dans la société, parce que nous voulons tout faire pour son bonheur ou même parce que nous ne voulons tout simplement plus aucune réflexion quelle qu’elle soit sur la façon dont nous gérons notre chien.
Cependant, si nous souhaitons apprendre quelque chose à notre chien uniquement en nous basant sur « untel a dit que ça serait mieux que… » alors nous allons droit dans le mur. Non seulement nous focaliser sur autrui ne nous aidera pas dans la relation que nous entretenons avec notre chien mais en plus, nous allons probablement avoir des attentes plus que de véritables objectifs de travail envers notre loulou. Autant vous dire que ça ne présage rien de bon pour la suite des événements.
FAIRE LA DIFFERENCE ENTRE CE QUI EST NECESSAIRE ET SUPERFLU
Certains apprentissages sont essentiels mais ils dépendent totalement de votre foyer et de vos chiens. Un exemple tout bête serait que chez moi, avec deux Saint-Bernards, un apprentissage du fait de ne pas sauter est important pour la sécurité des humains à la maison. C’est l’un des premiers qui a été mis en place. En revanche, chez d’autres personnes, le fait de ne pas sauter n’est pas un apprentissage intéressant : soit parce que cela ne vous dérange pas, soit parce qu’étant donné un gabarit plus petit il n’en va pas de votre sécurité ni de celle d’autrui.
Mon but en tant que professionnelle du comportement canin est de vous accompagner dans des apprentissages afin que ces derniers vous correspondent par rapport à ce que vous souhaitez voir chez votre chien. Si j’arrive chez vous et que vous me dites « je ne veux pas travailler sur le fait que mon chien saute parce qu’il fait dix kilos et que je trouve ça mignon, » soit, on ne travaillera donc pas sur ce comportement car il n’est pas vu comme étant indésirable au sein de votre foyer.
De la même façon, certaines personnes me diront que le fait d’apprendre à leur chien à s’asseoir ou à se coucher est quelque chose d’important, alors on fera de cet apprentissage un moment toujours sympathique pour votre loulou. Selon les familles, les apprentissages demandés ne seront pas les mêmes et s’adapter est à mon sens la clef de toutes les problématiques éventuelles.
VOTRE MODE DE VIE EST IMPORTANT, PAS CELUI DU VOISIN
Si c’est à cause du regard d’untel que vous souhaitez que votre chien apprenne à s’asseoir, posez-vous la question de savoir pour quelle raison vous accordez autant d’importance à ce que cette personne pense. Après tout, vous la verrez peut-être une fois tous les six mois dans la rue, tandis que vous serez avec votre chien tous les jours, est-ce bien utile de mettre en place un apprentissage pour satisfaire autrui ?
Vous êtes seul juge de ce que vous trouvez important ou non pour votre chien, en terme de sécurité ou d’épanouissement, alors demandez-vous toujours si un apprentissage mis en place vous correspond et si vous ne le faites pas finalement « pour rien. » Apprendre à un chien à s’asseoir devant une personne qu’il ne croisera quasiment jamais ou à ne plus avoir de longe alors que vous ne vous sentez pas encore prêt à le lâcher pour que les personnes croisées ne vous fassent plus de remarque sont des exemples d’apprentissages qui nécessiteraient peut-être d’y repenser à deux fois.
Focalisez-vous toujours sur votre mode de vie, sur ce que vous pensez être le mieux pour votre chien, et essayez autant que possible d’ignorer le regard d’autrui. Si un apprentissage ne va pas dans le sens du bien-être de votre chien, ni d’une quelconque utilité réelle pour vous, alors peut-être est-ce un apprentissage qui n’est tout simplement pas nécessaire.
C’est ok d’avoir un chien qui ne connaît pas le « assis » ni le « couché, » c’est ok de ne pas se sentir suffisamment à l’aise pour enlever la longe de votre chien, c’est ok de ne pas vouloir travailler certaines problématiques car elles n’ont lieu que très rarement et ne mettent personne en danger. En résumé, c’est ok d’être humain et de ne pas vouloir apprendre à son chien des choses qui nous semblent superflues, tout pendant que ces dernières n’impactent pas directement la vie ni la sécurité d’autrui, car la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.
Rédigé par Nicoline Droogmans de Toutougether à retrouver sur :

 

dogspirit
Dogspirit Education Canine Comportementaliste 06.23.62.50.40 Montpellier et environs Tatjana Cerabona - Educateur canin, spécialiste de la relation Homme-Chien

Write a Comment