Habituation

L’habituation est un processus très utile pendant la période de socialisation des chiots, pendant laquelle ils découvrent le monde et élaborent le « référentiel » qui leur permet de distinguer ce qui est dangereux ou pas, ce qui est normal ou pas. Ce référentiel va ensuite leur servir de repère tout au long de leur vie, chaque nouveau stimulus étant examiné à sa lumière, pour en déterminer l’éventuelle dangerosité. (c’est pourquoi les chiots qui ont été exposés à peu de stimuli dans leur jeune âge sont perpétuellement en alerte : ils n’ont aucun système de référence). C’est ainsi que notre chiot peut se familiariser aux individus qui l’entourent, à son nouvel environnement et à divers stimuli qui se présenteront à lui au cours de sa vie d’adulte.
On utilise également ce procédé avec profit quand on travaille un chien craintif.
Le principe est simple. On sait que la survenue d’un stimulus inconnu ou peu familier provoque une réponse d’alerte. Elle est utile pour protéger le sujet d’un éventuel danger et permet sa survie (Robert Plutchik 1994). Mais si l’animal a la possibilité de se familiariser librement avec le stimulus (possibilité de s’approcher s’il l’ose, mais aussi de fuir s’il le désire) et de l’identifier comme non menaçant, la réponse initiale va diminuer : il aura de moins en moins peur, puis va progressivement apprendre à l’ignorer. (Groves & Thompson, 1970).
C’est ce processus que l’habituation met en œuvre. Prenons l’exemple d’un objet : on place, dans l’environnement du sujet, un objet inconnu (aspirateur, séchoir à cheveux, poubelle d’extérieur,…) qu’il aura à rencontrer fréquemment dans sa vie future. La première réponse émotionnelle (crainte légitime) décroît jusqu’à disparaître s’il a été de nombreuses fois exposé à l’objet en question sans qu’il y ait de conséquence. Il a donc pu l’identifier comme « non dangereux », ou « neutre » : il est devenu familier.
On procède de la même façon pour le familiariser avec les éléments de son environnement, en le mettant en présence d’humains divers, par exemple.
Le succès de ce procédé suppose que l’exposition a pu être à chaque fois une expérience positive, notamment parce que :
• le chien a été mis antérieurement dans une situation de sérénité et de confiance, donc de réceptivité (on s’abstiendra par conséquent si le chien est stressé)
• les stimuli sont présentés dans un cadre calme et apaisé
• on procède de façon très progressive, une nouveauté à la fois, en laissant le temps qu’il faut pour acquérir une parfaite sérénité en présence du stimulus
• on s’est attaché à ne jamais dépasser le seuil de tolérance de l’individu
• on lui a toujours laissé la possibilité de choisir la fuite, et de s’écarter définitivement quand il le souhaite.
Sensibilisation
L’habituation est un procédé à utiliser avec discernement : la sensibilisation intervient à partir du moment où on ne respecte pas les limites de l’individu : aller trop vite, présenter trop d’éléments en même temps ou des éléments d’une trop forte intensité, ne pas permettre la fuite (l’animal est contraint, il ne peut pas s’y soustraire) ou ne pas respecter le seuil de tolérance du sujet risque de mener, à l’inverse de l’objectif visé, à une sensibilisation.
Elle correspond à une augmentation de l’intensité de la réponse émotionnelle au stimulus au fur et à mesure que celui-ci est répété.
L’animal, étant contraint à l’affrontement, n’est plus dans un état de réceptivité suffisant. Il ne parvient plus à identifier le stimulus comme « non dangereux ». Face à la même stimulation répétée, sa première réponse émotionnelle (crainte) ne disparaît pas mais, au contraire, augmente. C’est une réaction basée sur un mécanisme d’anticipation qui vise à améliorer l’efficacité de la réaction d’un organisme à des situations qui peuvent lui être dommageables (Brosschot, 2002).
Autrement dit, le chien ressent le stimulus comme potentiellement dangereux, et son instinct de survie lui commande de l’éviter. Au fur et à mesure des expositions, sa peur grandit progressivement. Il est urgent que l’humain modifie sa pratique, sous peine de rendre le chien réactif au stimulus présenté.
L’immersion
L’immersion est le stade ultime. Elle consiste à mettre le chien dans une situation dont il ne peut se soustraire, en l’exposant en permanence au stimulus qui provoque la peur ou le comportement indésirable, et ce jusqu’à ce qu’il soit calme.
C’est donc un processus par lequel le sujet est contraint à recevoir trop d’informations en même temps ou par lequel il est exposé à un trop grand nombre de stimuli à la fois. Il est alors confronté à un bombardement émotionnel qu’il est incapable de gérer. Il ne peut pas s’adapter et, s’il présente une réaction de panique, il n’a plus aucun contrôle sur ses réactions : un réflexe de défense pourrait alors l’amener à l’agressivité.
Le chien est en immersion, par exemple, lorsqu’on l’oblige, en laisse, à affronter une foule, alors qu’on le sait craintif en présence d’humains inconnus. Le gardien pense alors en général qu’ « il finira bien par s’habituer »…
• Sa première réaction serait la fuite, mais il est en laisse et ne peut s’échapper.
• Pour écarter le danger, il pourrait passer à une attitude menaçante, mais, outre le fait que son humain ne lui en laisse pas la possibilité, il est peut-être simplement conscient que le « danger » est trop intense et qu’il ne fait pas le poids.
• Il n’entrevoit aucune solution, donc il ne tente plus rien : il lui reste à se résigner. Quand on le regarde, il paraît « calme ».
Malheureusement, c’est ce que l’humain croit : son chien est calme, il s’est donc habitué. En fait, il n’a pas appris à tolérer la foule, sa peur est toujours bien présente, mais il a compris que toute action était inutile. C’est le mécanisme de survie qui se met en place dans ces situations de peur extrême qui donne cette impression de calme. Il n’est ni habitué, ni à l’aise. Il a juste intégré le fait qu’il n’avait aucune solution pour se soustraire à la situation. Il choisit donc de ne pas agir : il est en état de détresse acquise.
Pour modifier un comportement « indésirable », et notamment quand la peur est présente, Contraindre et forcer a très peu de chance d’être une solution appropriée… Confronter un être vivant à sa peur en l’immergeant dans la situation qui provoque son angoisse est un choix hasardeux qui risque de le conduire à des phobies et / ou à un stress chronique.
Peut être un dessin animé de texte qui dit ’Habituation Sensibilisation Immersion Lechien apaisé au départ. L'environnement calme. présentés progressivement en apaisé udépart. L'environnement calme avant trop tenses. timulus. peut s'écarter chien éventuellement type de stimulus) in- présenté crainte obligé de explorer stimulus peut Evolution sont beaucoup sont émotions au cours des épétitions: réceptivité légitime dela découverte Curiosité (identfcaion: «non dangereux» Calme confiance nombreux. tout hors por- émotions cours des épetitions: Calme réceptivité Stress légitime découverte Curiosité (identification: «potentiellement dange- reux") Anxiété Crainte accrue du stimulus (risque Evolution des émotions cours des répétitions (Crainte préexistante éventuelle) Anxiété (contrainte, situation) aigu Peur accrue phobie) généralisation stimulus, voire panique (risque’
Rédigé par Sylvie Parlons Chien à retrouver sur :https://www.facebook.com/profile.php?id=100070588812662
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